Jenny HolzerInflammatory Essays — [no title] 1979-82 — Lithograph on paper

 

Since childhood, Holzer has been interested in “rapturous writing” and wanted to write “ecstatic, fantastic things”. Each essay has exactly 100 words in twenty lines, and Holzer uses this rigid format to explore a range of extreme ideas. She questions the viewer's response by setting fanatical statements against the certainties of common opinion. Originally the Essays were fly-posted across New York City.

 

Jenny Holzer et Éric Angelini accompagnent de leurs vœux les jeunes mariés.

 

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Barbara Kruger et Éric Angelini félicitent les jeunes mariés.

 

 

Pavages métagrammatiques

 

 

Un doublet carrollien est un couple de mots se transformant l’un dans l’autre lettre après lettre. DEUX et CINQ forment un tel doublet (on parle aussi de métagrammes) :

 

DEUX

Feux

Feue

Fêle

Cèle

Cène

Ciné

CINQ

 

Pourvu qu’ils soient imprimés à l’aide d’une police fixe, doublet et intermédiaires forment un rectangle. Ce rectangle peut paver le plan de plusieurs façons :

 

DEUXDEUXDEUXDEUXDEUXDEUXDEUXDEUXDEUXDEUX ...

FeuxFeuxFeuxFeuxFeuxFeuxFeuxFeuxFeuxFeux

FeueFeueFeueFeueFeueFeueFeueFeueFeueFeue

FêleFêleFêleFêleFêleFêleFêleFêleFêleFêle

CèleCèleCèleCèleCèleCèleCèleCèleCèleCèle

CèneCèneCèneCèneCèneCèneCèneCèneCèneCène

CinéCinéCinéCinéCinéCinéCinéCinéCinéCiné

CINQCINQCINQCINQCINQCINQCINQCINQCINQCINQ

...                                      ...

 

ou :

 

DEUXCINQCinéCène ...

FeuxDEUXCINQCiné

FeueFeuxDEUXCINQ

FêleFeueFeuxDEUX

CèleFêleFeueFeux

CèneCèleFêleFeue

CinéCèneCèleFêle

CINQCinéCèneCèle

DEUXCINQCinéCène

FeuxDEUXCINQCiné

FeueFeuxDEUXCINQ

...              ...

 

etc.

 

D’autres pavages sont possibles, à condition de la jouer oblique. C’est ce nouveau concept que nous allons illustrer ici, avec deux prénoms pris au hasard :

 

HANEBEATRICESTEP...

panébeaulicestem

paleveauliéeitem

saleveluliésidem

galevêlepiesides

gelébêleoiesires

gérépeléodesiris

gênemêléidespris

gentmâleidemprie

mentrâleitempaie

méatracéstempané

BEATRICESTEPHANE

...             ...

 

On voit qu’il s’agit de construire des colonnes joignant un segment du doublet à l’autre, lequel est décalé d’une ou plusieurs lettres. La façon de procéder traditionnelle peut être vue comme une liaison à décalage n avec n = longueur du mot à métagrammer :

 

 

BEATRICESTEPHANE

...(décalage 0)

BEATRICESTEPHANE

 

 

BEATRICESTEPHANE

...(décalage 1)

EBEATRICESTEPHAN

 

 

BEATRICESTEPHANE

...(décalage 2)

NEBEATRICESTEPHA

 

 

BEATRICESTEPHANE

...(décalage 3)

ANEBEATRICESTEPH

 

 

... etc., jusque :

 

 

BEATRICESTEPHANE

...(décalage 15)

EATRICESTEPHANEB

 

... On sera passé par :

 

BEATRICESTEPHANE

...(décalage n = 8)

STEPHANEBEATRICE

 

Les seuls décalages intéressants sont ceux qui permettent de fabriquer des colonnes métagrammatiques dont tous les intermédiaires figurent dans les bons dictionnaires. Un texte pourra même être écrit, comportant dans l’ordre tous les barreaux de toutes les échelles.

 

On remarquera par ailleurs que lesdites colonnes peuvent être de largeur variable. Ainsi cette « brique élémentaire » conduira-t-elle peut-être à un pavage d’un autre type encore :

 

STEPHANE

   ahane

   ahans

   khans

   khats

   Keats

   béats

   BEATRICE

 

...

 

Cette méthode oblique permet probablement de passer de certaines phrases à d’autres (de même longueur) – pourvu que les barreaux intermédiaires existent. L’espace entre deux mots devra être vu comme un 27e caractère. Un nouveau domaine s’ouvre aux amateurs de correspondances cachées...

 

Soyez heureux, Stéphane et Béatrice — sans barreaux, ni obliques, mais avec moult khat, Keats et ahans !

 

Éric Angelini.

 

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