Timbre et poste
« Bonsoir
à tous et bienvenue sur le plateau de « Souriez, vous êtes filmés » ! Nous allons retrouver ce soir
nos chers maladroits du caméscope, quelques fatigués des méninges, nos
distraits chroniques... et pas mal de timbrés
graves !
C’est
le cas de le dire d’ailleurs, car cette émission aura pour thème la philatélie, vous verrez, ce ne sera pas
triste — ce programme aura du cachet !
On va vous l’envelopper ! Restez
fidèle aux postes !
Avant
tout, le rappel de l’adresse à laquelle vous devez nous envoyer vos images les
plus drôles pour figurer dans l’émission : « Souriez, vous êtes filmés » BP6, Schaerbeek 6, 1030 Bruxelles.
Donc
l’histoire des timbres. Elle
commence en mai 1840 en Angleterre, avec le fameux One Penny Black à l’effigie de la Reine Victoria, mais la
légende de la poste est bien plus ancienne puisque les premiers transports de
courrier ont eu lieu en Chine, il y
a plus de 6.000 ans...
On
se retrouve après d’autres transports — verticaux, ceux-là :
accrochez-vous...
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« Donc,
premiers échanges de courrier en Chine
entre gens de la Cour et gros commerçants. Nous sommes en -4000, et le papier
n’ayant pas encore été inventé, c’est la soie
qui sert de support, parfois le bambou,
la terre cuite ou même la pierre : bonjour les
facteurs !
Les
premières lettres qui nous soient parvenues intactes sont des tablettes
d’argile venant de Turquie et
recouvertes de caractères cunéiformes : elles ont été gravées en l’an
-2000 environ : elles auront donc mis près de 4000 ans pour arriver
jusqu’à nous, bravo l’efficacité !
Les
services de messagerie, eux, existent depuis la nuit des temps : songeons
au malheureux coureur qui expira, à bout de force, après 42 kilomètres et des
poussières, annonçant aux Grecs que
les Perses venaient d’être battus à Marathon !
Le
mot « poste » vient des Romains,
et de l’empereur Auguste, lequel
créa au 4e siècle un immense réseau de courriers à cheval et de relais :
une « posta » était une station, disposée sur un itinéraire.
Attention,
tout ne va pas toujours sur des roulettes !
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« Ah,
jolie glissade ! Qui nous permet de glisser jusqu’à Rowland Hill, en Angleterre, en 1840. Ce brave homme est
directeur des Postes de Sa Gracieuse Majesté. Il veut réformer
le système en vigueur qui ne fonctionne pas, selon lui. Partout dans le monde,
en effet, on payait en fonction de la distance que parcourait l’envoi — et cela
devenait vite ruineux. Ensuite c’était le destinataire qui payait — ce qui
pouvait être gênant et conduire à des abus.
On
raconte d’ailleurs que c’est en prenant connaissance d’une de ces fraudes, lors
d’un voyage en Écosse, que Rowland Hill
décida de tout changer. Il aurait assisté, en effet, à une scène étrange entre le facteur local et
une jeune fille du village. Celle-ci devait payer une grosse somme pour une
lettre venant de Londres. Mais après
avoir examiné l’envoi dans tous les sens, elle refusa, expliquant qu’elle était
sans le sou. En fait, apprit-on plus tard, cette jeune fille et son fiancé
londonien avaient mis au point un code pour communiquer sans bourse délier...
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« Oui,
nos amoureux par correspondance avaient trouvé un système tout bête :
c’est l’enveloppe qui portait le message — et pas son contenu. Ainsi, quand le
nom de la jeune fille était souligné cela voulait dire « je suis malade » ; quand les
initiales du nom était entourées d’un cercle cela voulait dire « je t’aime » ; et quand une petite
couronne était dessinée dans un coin de l’enveloppe, cela voulait dire « je te rejoins à ma prochaine permission,
mets ta petite robe verte, j’ai toujours ma moustache, j’espère que ta mère est
chez sa sœur ! ».
Rowland Hill eut du mal à faire passer
l’idée d’un prix unique pour le courrier, quelle que soit la distance. « On ne paiera qu’en fonction du poids »
— disait-il, « et ce sera l’envoyeur
qui avancera l’argent » — sous forme d’un ou plusieurs timbres
pré-payés.
Ceux
qui luttaient, au Parlement, contre son idée, affirmèrent que ces timbres-poste
allaient transmettre toute sorte de
maladies contagieuses. On n’était pas loin des angoisses liées au charbon
d’aujourd’hui...
Pourtant
le système génial de notre homme finit par s’imposer : les collectionneurs
de timbres purent se mettre au travail !
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« Le
premier timbre-poste du monde fut donc britannique. Il s’agissait d’un petit rectangle
de papier noir, sans dentelure, présentant le profil gauche d’une reine
Victoria de 15 ans, toute fraîche et joliment coiffée. Sa valeur faciale —
comme on dit —, était de un penny. L’un de ces fameux One Penny Black est d’ailleurs ce qui s’est fait de mieux dans le
genre poids/prix : cette
vignette minuscule fut en effet vendue à Lugano,
en Suisse, il y a dix ans, pour,
tenez-vous bien, plus de 2 millions d’euros —80 millions de francs !
Mais
attention, là aussi, comme partout, il y a des faux! Le premier d’entre eux
apparut la même année que l’original, en 1840, à Londres : personne ne fut
dupe, heureusement, la contrefaçon était trop grossière. C’est en pensant à ça
que Rowland Hill avait retenu la
coiffure compliquée de la reine : elle était difficile à reproduire !
Aujourd’hui,
paradoxalement, ces faux One Penny Black
valent presque autant que les vrais !
Attention,
voici d’autre petits bouts — tout aussi chers et fragiles !
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« En
Belgique les premiers timbres firent
leur apparition en juillet 1849. Il s’agissait du célèbre Léopold Ier, exemplaire dit « aux Épaulettes », vendu 10
centimes pour le type brun et 20 centimes pour le bleu. Pourquoi cette
différence ? Parce que l’on payait encore, en Belgique, suivant la
distance : pour 10 centimes on avait droit à 10 grammes de courrier et 30
km, pas plus — pour 20 centimes on pouvait aller au delà de 30 km. Ces timbres,
très recherchés aujourd’hui, furent quand même tirés à plus de 5 millions
d’exemplaire chacun ! Mais Léopold
Ier, le vrai, n’aimait son image sur le timbre : « Ces épaulettes, disait-il, me font une carrure d’enfant » !
Et l’on sortit alors un nouveau timbre, sans épaulettes, d’une valeur de 40
centimes, où le roi était présenté en médaillon !
Tiens,
vous direz-vous, pourquoi pratiqua-t-on si longtemps, avant l’apparition du
timbre, le port dû — c’est-à-dire le
paiement à la réception ? Eh bien, à l’origine, c’était pour que le
courrier soit livré plus vite : en effet les messagers, étant payés à
l’arrivée, se dépêchaient de livrer !
— « Chuis l’tamponneur des Lilas, ta ti ta ti ta ti ta ta ta
taaaa... »
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« Très
mignon, ce chaton ! Vous savez qu’il a un rapport avec la poste ?
Dans la rubrique « moyens de
transport du courrier », en effet, on trouve des chats, en 1879, à Liège,
chargés de distribuer des paquets de lettres dans un rayon de 30 km autour de
la ville. 37 matous furent mis à l’essai, mais l’expérience tourna court,
évidemment !
D’autres
animaux furent mis à contribution dans l’histoire de la poste : les chevaux du Pony Express, bien sûr — on en reparlera —, mais aussi les chameaux d’Afrique du Nord et d’Asie,
les rennes en Russie et en
Scandinavie, les chiens en Alaska ou
les célèbres pigeongrammes chargés de
microfilms lors du siège de Paris en
1870.
C’est
à l’occasion de ce siège, également, qu’on essaya la poste par bouteilles, lesquelles étaient jetées à la Seine
munies d’un bouchon.
L’eau
est d’ailleurs à l’origine d’autres récits extraordinaires de distribution —
que ce soit par gondole, voilier, bateau à moteur ou hydravion. Mais l’histoire
la moins banale se passe aux îles Tonga.
Après
ces baignades...
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« Re-bonsoir
à tous : « Souriez, vous êtes
filmés ! » reprend la piste de la poste avec ses histoires de timbres
et de courriers. Connaissez-vous les îles Tonga,
dans le Pacifique ? Elles étaient à ce point entourées de récifs
coralliens, au début du siècle, que le bateau postal devait rester en haute
mer. Il jetait donc le courrier par dessus bord dans de grands bidons de fer
blanc — en anglais « Tin can ».
Ces bidons étaient récupérés par de courageux nageurs connaissant bien les
passes du récif. À leur taille était noué un filin qu’ils attachaient à ces
grandes boîtes à biscuit pour revenir à la nage vers la rive. Ce système dura
près de 30 ans, et le courrier envoyé aux îles Tonga devint le courrier destiné aux « Tin Can Islands » — les Îles du Bidon de Fer blanc !
L’expérience
prit fin en 1931 quand l’un de ces courageux facteurs fut dévoré par un requin. On décida alors
d’utiliser des canoës — mais le principe des bidons continua. Je ne vous dis
pas le prix atteint par les timbres figurant sur les enveloppes de la Tin Can Mail — laquelle disparut
définitivement en 1983, dévorée à son tour par l’avion et la poste aérienne... Méchant requin...
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« Cherchons jeunes hommes minces, pas plus de
18 ans, orphelins, excellents cavaliers, prêts à risquer leur vie
quotidiennement. Salaire : 25 dollars par semaine ». C’est ainsi
qu’on recrutait, en 1860, pour le Pony
Express, cette entreprise qui devait permettre aux deux côtes des
États-Unis de communiquer plus facilement. La Californie, en effet, se sentait trop isolée de New York et de Washington : en 1850, par exemple, elle apprit qu’elle avait
été acceptée dans l’Union six semaines après les faits !
Le
trajet du Pony Express proprement
dit faisait 3145 kilomètres, entre Saint-Joseph,
sur le Missouri, et Sacramento, près
de San Francisco. Le premier cavalier partit le 3 avril, chargé de 49 lettres, 5
télégrammes et une poignée de journaux. On avait garanti aux expéditeurs une
livraison en 10 jours. Pari tenu, puisque le premier trajet dura 9 jours et 23
heures ! Ce délai tomba à 8 jours grâce aux primes offertes par les
éditeurs de journaux et les industriels de la côte ouest. Mieux, pour transmettre le discours
d’investiture du président Lincoln,
on établit le record à 7 jours et 17 heures ! Champagne ! — Et
champagne ici aussi !
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« Le
Pony Express n’exerça ses activités que
pendant 18 mois, mais sa légende court toujours. Quelques personnages
marquèrent son histoire, Billy Tate
par exemple, qui fut le seul cavalier à mourir dans l’aventure. Il avait 15 ans
et son corps fut retrouvé criblé de flèches indiennes.
Bob Haslam fut le plus rapide : il
parcourut les 305 kilomètres qui lui étaient dévolus en 18 heures, utilisant 3
montures.
Mais
le plus célèbre de tous fut William
Frederick Cody, le futur Buffalo Bill,
lequel détint le record de la plus grande distance parcourue sans repos :
618 kilomètres, soit Bruxelles-Lyon ! Il avait 14 ans...
Le Pony Express périclita dès le printemps
1861, victime de la lourdeur de ses charges. La Wells Fargo dut faire appel à l’État pour financer les 190 relais, les 80 cavaliers à plein temps,
les maîtres de poste, l’entretien des chevaux. Mais le vrai tournant fut
l’arrivée d’un concurrent bien plus rapide : le télégraphe !
Dès
le lendemain du premier message par fil, lequel traversa tout le pays en une
fraction de seconde, le Pony Express
cessait ses chevauchées...
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« Le
charme de certains timbres vient des erreurs involontaires qu’ils affichent.
Leur valeur en est parfois augmentée aux yeux des collectionneurs. Tous les pays, ou presque, ont connu ça. L’Allemagne, par exemple, avec un timbre
représentant Schumann sur fond de partition de... Schubert ! L’Autriche,
avec un paysan aux oreilles à l’envers ! La Belgique et un avion de sa force aérienne immatriculé en... Italie ! La France avec un Pont du Gard
auquel manquait une arche sur deux ! Monaco
avec un président Roosevelt ayant 6
doigts ! Les îles Saint Kitts et
Nevis qui représentèrent Christophe
Colomb avec une longue-vue (elle n’a été inventée qu’un bon siècle plus
tard) ! Le Cameroun qui oublie
en 1983 un « r » à Mitterrand !
Le Canada qui représenta un castor
avec des écailles sur la queue !
Mais
l’humour est parfois involontaire, comme ce timbre d’Haïti, en 1960, qui représentait Miss Haïti avec, dessous, la valeur d’une gourde — la monnaie
locale...
Voici
d’autres erreurs !
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« Et
voilà, c’est reparti, on enchaîne en vitesse avec cette question qui vous brûle
les lèvres : mais de quand date la première boîte aux lettres ? Eh
bien de 1653, très exactement, année où elle vit le jour à Paris grâce à un précurseur de génie, le sieur Jean-Jacques Renouard de Villayer. Jusqu’à lui on ne distribuait
pas de courrier à l’intérieur de la capitale. Le courrier allait d’une ville à
une autre, point. Ce brave homme inventa donc un nouveau système qu’il baptisa
du joli nom de « Petite Poste de
Paris ». Il sut convaincre le roi — ou plutôt son premier ministre, Mazarin, car Louis 14 était encore un
gamin —, et fut donc autorisé à placer des boîtes aux lettres au coin des
principales rues. Inutile de se déplacer au bureau central désormais pour
expédier une lettre. D’où l’idée, déjà, du pré-paiement : on devait
acheter à l’avance un billet spécial de port
payé.
Malheureusement
pour les collectionneurs, aucun exemplaire de ce petit bout de papier,
véritable ancêtre du timbre, n’est arrivé jusqu’à nous...
— « Comment dansait-on en
1653 ? Peut-être comme ça ? »
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« Très
mignons, ces petits rats...Mais qu’ils ne nous fassent pas oublier le Père Noël ! — Entre parenthèse, il
est plus que temps de lui écrire au cas ou Nicolas
vous aurait oublié ! À quelle adresse ? Mais Route du ciel, bien sûr ! Toutes les administrations postales
d’Europe déploient des trésors d’ingéniosité actuellement pour traiter ce
courrier spécial. On répond toujours, soit sous forme de cadeau soit sous forme
de carte de vœu. Des timbres spéciaux sortent aussi à cette période de l’année,
permettant d’envoyer des vœux pour moins cher.
Et
pourtant le Père Noël est une
invention récente, et américaine de surcroît ! Le personnage est né en
1822 de la plume d’un professeur de théologie, Clément Clarke Moore, dans un texte qui s’appelait — autre
paradoxe —, « La Visite de
Saint-Nicolas » !
À
vos plumes, donc, et songez que vous pouvez même écrire en France, en Allemagne ou
en Angleterre, le Père Noël vous
répondra — mais plus après le 25 décembre, œuf
corse !
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« Les
pharmaciens sont particulièrement doués pour déchiffrer les ordonnances de
certains médecins. Mais peu de pharmaciens travaillent à la Poste. Pour comprendre
certaines adresses obscures il vaut mieux s’adresser au « sphinx ». Ce personnage est né en
Angleterre, évidemment. Il portait le nom de « blindman » — l’aveugle
— et devait se débrouiller pour retrouver qui, exactement, était le
destinataire des missives qu’on lui confiait. En 1850, par exemple, le grand
bureau de poste de Londres reçut en
un seul jour plus de 3500 lettres avec pour unique adresse : Londres ! — Pas évident !
D’autres
destinations furent de véritables rébus à résoudre : qui d’autre que le blindman pouvait comprendre que sous
[...] « Serumfredivi » se
cachait « Sir Humphrey Davy » !
Et
que l’adresse :
« Gorge, sur l’Anfirticte, Vollop a razor o alluers »
... que cette adresse donc,
n’était autre que celle d’un marin, Georges,
à bord de l’Amphitrite, à Valparaiso ou ailleurs... » !
— D’autres casse-têtes à présent,
mettez vos casques...
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« Voilà,
c’est avec cette dernière culbute que nous allons prendre congé des facteurs et
des philatélistes. Il aurait encore fallu évoquer François de Tassis, fondateur des Postes européennes — qu’on
retrouve dans les bâtiments bruxellois de Tour
et Taxis —, ou l’histoire de ce timbre record portant la valeur
astronomique de 50 milliards de Deutsch
Mark datant de 1923, bonjour l’inflation ! — ou du Cabinet noir de Louis 15, lequel interceptait le courrier, l’ouvrait, vérifiait
qu’aucun complot ne se montait contre lui, recachetait les plis puis les
distribuait normalement !
Il y
aussi le futur, avec l’essor du courrier électronique instantané :
souhaitons qu’il ne renvoie pas aux oubliettes les bonnes vieilles missives
d’antan, écrites à la main et timbrées !
En
attendant, faites-nous signe à l’adresse
habituelle : « Souriez, vous
êtes filmés », BP 6, Schaerbeek 6, 1030 Bruxelles !
Merci
à Georges Renoy et aux Éditions du Monde pour leurs ouvrages —
ils nous ont affranchi !
À la
fois prochaine, bye bye !
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