No barbecue please

Un barbecue chez moi ? Va mourir !

Une enquête de Noëlle Clou pour Gael

[Publication : juillet 2010, p.116]

Noëlle Clou vous offre 17 excuses pour envoyer bouler votre mari/amant/compagnon, bien trop porté sur la barbaque et les tongs.

1) J’ai juré que ceux qui disent « barbeuk » au lieu de « barbekiou » ne mettraient jamais les pieds chez moi

2) Pareil pour ceux qui me proposent, la bouche en cœur, un bout de bidoche « a la plancha ». Non, José, ta « plancha » pleine de bactéries, qui n’a pas été lavée depuis que Barcelone est champion, j’en veux pas : no pasaran, hasta luego !

3) Le jour où Philippe Stark dessinera un tablier de sapeur que Pol-Henri pourra mettre sans avoir l’air du plouc interstellaire de « Camping 2 », je réfléchirai à la question

4) Déjà que les chipolatas verdâtres déballées fièrement par tante Vinciane puent, je ne vous dis pas quand tante Vinciane va les vomir au fond du jardin !

5) Le rosé tiédasse en cubitainer plastique Made in Frelaté, j’ai déjà donné

6) Breaking News, tout le monde dégage, y a Justine Henin qui dit des choses gentilles sur ses adversaires à la télé !

7) Je connais Pierre, il va encore nous faire son Cirque du Soleil et se mettre à jongler avec les brochettes ! La dernière fois on a dû opérer Pépette, le chihuahua des voisins

8) Les voisins justement, les autres, ceux d’en face, qui sont en train de dégoupiller des grenades, rapport à la Bamba que Michel pousse à donf’ (et aux Muvrini de Gérard, même à volume normal – et à la techno d’Éric, même dans son boîtier sur l’étagère)

9) Les jambes blanches de ma sœur ! Non ! Pas les jambes blanches de ma sœur !

10) La théorie des criquets de Sébastien. Il nous fait le coup à chaque fois depuis son voyage au Soudan. La grillade de criquets c’est plein de vitamines. La sauterelle polyinsaturée c’est bon pour le cœur. Et mon doigt dans ton œil, Seb’, c’est bon pour la vue ?

11) Les experts de la sauce ! Jacques et Bernard en duettistes qui auraient fait l’école hôtelière ! Ta béarnaise pas sur mon bœuf, cousin ! Et ton ketchup maison tu le mets sur ton aile de poulet à toi !

12) Je viens de refaire la pelouse, les gars. Je sors d’un gros trip terreautage, démoussage, raccords au cordeau, aération et roulage – et vu que je vise minimum le green du 18 aux Sept Fontaines, vous m’excuserez de ne pas vous ouvrir le clubhouse.

13) Sorry, chéri, mais les pouffes que ton frère nous ramène à chaque fois, j’en ai ma claque. Et que je t’arpente la terrasse comme le catwalk de Galliano, et que je me coince le stiletto dans la bordure – c’est juste l’Armée du salut au Salon des refusés, oui !

14) Les accidents inévitables : Yvonne qui prend feu en versant du méthanol ; le petit Dédé qui s’étouffe avec les croquettes du chien ; la peau de Mathilde qui fait des bulles parce qu’elle s’est endormie au soleil. Vous avez vu le logo « Croix Rouge » en entrant, vous ? Non, alors circulez.

15) Chers invités, gros problème avec le barbecue prévu à la maison : les bouleaux du jardin sont en pleine forme ! Pareil pour les cyprès ! Ne parlons même pas de l’ambroisie qui froufroute comme une malade et balance du pollen partout ! Je vous tape ça d’une main parce que de l’autre je me gratte, je me gratte !

16) Riccardo qui nous bassine depuis Noël 1789 avec ses idées révolutionnaires de barbecue vertical ! Riccardo, stop, ça existait déjà du temps des Romains, ton barbecue vertical ! Tu nous inventerais pas plutôt la machine à lâcher les grappes ?

17) Mes amis à la limite de l’apoplexie, ma famille torse nu, short fluo, chaussettes noires – tout ce monde qui déambule avec des assiettes en carton ; je me console en pensant que Martin Parr, le photographe, serait aux anges ici – et puis je pleure parce qu’il serait aux anges ici...

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