Ramadan
à Casablanca. Mars. Râ tapant ras sans harmattan.
Dans champ gras,
Abdallah, campagnard malabar bancal, scalp rasta, clama :
« Abracadabra ! »
Là, dans transat
cracra, lascar flagada, panards sanglants, avant-bras ballants, mâchant
Carambar.
Abdallah
brama : « Par Allah ! Am-stram-gram v’là ta canasta ! » À
lascar raplapla manda : « Fanta, kwas,
Mascara, tarama, pan bagna, gambas à l’Alcazar, calamars à l’Alhambra, canard
catalan, cantal gras, flan à l’ananas, marc d’armagnac, halva, kawa ! »
Là-bas, avant la
casbah, pacha charlatan accabla castrat bâtard par safran d’Ankara.
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Harmattan (vent), kwas (boisson
alcoolisée), halva (confiserie), kawa (boisson alcoolisée).
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Contrainte d’écriture
A est
la seule voyelle du texte (les oulipiens appellent cela univocalisme).
Georges Perec écrivit un célèbre texte (What a man !) illustrant cette
contrainte. On le trouvera dans la collection Folio (Oulipo - Atlas de
Littérature Potentielle, p. 214-215 ; un extrait en est visible sur
cette superbe page).
Les héros en sont Armand d’Artagnan, Andras MacAdam et Max van
Zapatta. L’action commence dans la pampa et finit à Karl-Marx-Stadt…
Ian Monk traduisit ce texte en anglais, respectant la même contrainte : le
résultat figure ici
(et là).
Il existe un livre en espagnol qui ne comporte pas un seul a :
c’est la traduction par Marc Parayre de La Disparition de Perec !
Lire ici quelques
notes sur El Sequestro.
Retour au sommaire ? Là.