Bikini.
Lundi dix-huit mai à midi. Il fait tannant.
Jazzman dandy au
tif hautain, Annibal avait un bandana kanak, un habit mi-vinyl mi-faux
lynx. Annibal titubait, tibia ballant au falun.
Il jubilait : « Banzaï ! »
Attila,
junky jamaïquain mafflu, vaillant militant anti-nazi au K‑way kaki,
bavait un maximum : haut mal,
babil inhumain, ahan d’animal, influx à
vif. Attila aimait Kant, adulait Kafka, avalait du Valium…
Finaud, Annibal
banquait au zanzi ; il intima Attila : « Il faut un fût
d’aquavit, la batida (un muid), du vin (un quintal), un blini au luffa, un blini au maki, du wallaby fumant, du maïa
lilial au thym tamil, la batavia thaï,
un baba au kiwi, un flan au kumquat,
l’halva familial. Quant au qat, au
tafia, au malt : du fin, du fin, du fin ! »
Là, bauhinia à la main, un mahatma maudit attaquait un nain hindi.
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Falun (dépôt calcaire), haut mal
(épilepsie), ahan (respiration
difficile), batida (cocktail
littéralement battu), muid
(mesure de capacité), luffa (courge), maki (primate), maïa
(grand crabe), lilial (blanc comme un lis),
tamil (ou tamoul : langue du
Sud-Est de l’Inde), batavia (salade), kumquat (sorte d’orange), qat (ou khat,
arbuste dont les feuilles contiennent un alcaloïde hallucinogène), bauhinia (fleur), mahatma (chef spirituel en Inde).
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Contrainte d’écriture
Ce texte n’utilise aucune des lettres de « Georges
Perec ». C’est donc un lipogramme en c, e, g, o,
p, r, s. Toutes les autres lettres sont présentes au moins
une fois.
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