Bahreïn. Jour calme, gris, mort.

 

 

Un grand et vif Souahéli tordu dans le limon gluant, chef gris clos d’un blanc képi, poussa ce cri : « Hou, Cadédiou ! »

 

À sept lis, dort un patelin poussah, émir souffrant de tics fous.

 

— « Passe-dix ! », gloussa le vif Souahéli.

« Cours, patelin poussah, sers six poulardes, gigot sur plat de riz croquant, petits fours, chambertin doux, graves, citrons turcs, vacherin, gouda sec, kirsch ou café, fins nougats ! » — épilogua le zig.

 

Tout à l’exit, bloc « C », un abbé filou frappe l’intouchable dingo, un apprenti fou, avec dix crocus.

 

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Li (mesure chinoise valant 576 mètres), poussah (gros homme mal bâti), dingo (fou).

 

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Contrainte d’écriture

Les voyelles du texte se suivent selon la séquence a, e, i, o, u. Le seul mot de la langue française qui comporte une et une seule fois les voyelles a e i o u dans l’ordre semble être Cadédiou !

 

Georges Perec a écrit un petit texte illustrant cette contrainte :

 

À demi mot un art chétif nous parle

ci nouant le strict opus à ce frisson fugace,

t’inoculant ce simoun blanc,

tels vingt blocs d’un marbre si lourd à sertir

hors du tracé gris où l’avenir gourd

sans répit nous mâche

ni croc d’un art bref

ni mort brunâtre

ni l’outrage inconnu :

l’Ange introuvable,

cri troublant cet îlot sûr.

(« Gammes », Les Nouvelles Littéraires, août 1979)

 

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