[Bestiaire ébloui des lexies tératoïdes]

Chapitre 29

Métagrammes

 

__________

 

 

Un métagramme ? En voici trois paires :

 

Femme – gemme – gomme – homme

 

On a compris : deux métagrammes ne varient que par une lettre (les diacritiques — accents, cédilles, etc. — ne comptant pas). Le jeu qui consiste à passer d’un mot à un autre par ce procédé semble avoir été inventé par Lewis Carroll, merveilleux et troublant personnage auquel les logologists anglo-saxons rendent hommage en nommant Carroll’s doublets de tels enchaînements (on trouve aussi word ladders — échelles de mots).

 

Comme ces pages valorisent les records, nous nous sommes demandés s’il y avait un sens à parler de record métagrammatique ? Eh bien oui : il suffit de demander à un mot de se modifier complètement, puis de redevenir lui-même le plus vite possible !

 

La règle complète s’énonce ainsi :

 

- choisir un mot

- changer, une à la fois, toutes les lettres de ce mot

- revenir au mot initial par un chemin différent (c’est toute l’astuce).

 

Illustrons cet aller-retour par un exemple : le mot CONTENT. Il s’agit donc de lui changer toutes les lettres, une à une, le plus rapidement possible (on ne tient pas compte des trémas, accents et autres cédilles, règle usuelle au Scrabble et aux mots croisés) :

 

CONTENT

COÛTENT

COUSENT

CAUSENT

CAUSANT

CAUSAIT

PAUSAIT

PAUSAIS

 

Voilà, il n’y a pas moyen de faire plus court (sept lettres changées en sept étapes) ; maintenant il faut revenir à CONTENT par un chemin différent :

PAUSAIS

CAUSAIS

COUSAIS

COÛTAIS

CONTAIS

CONTAIT

CONTANT

CONTENT

 

Le tour est joué : nous sommes revenus en sept étapes au mot initial, sans jamais répéter une forme utilisée. (Il n’est pas interdit de penser que les barreaux de cette échelle soient peu sexy...). Trouverez-vous un mot de huit lettres auquel on puisse infliger le même traitement ? À défaut, un autre de sept qui métagramme plus joliment ? Les auteurs ont fait chou blanc malgré tous leurs efforts...

 

Nicolas Graner nous a envoyé une recension des mots qui « métagramment » sur les cinq voyelles, du type :

 

pare

père

pire

pore

pure

 

Voici quelques spécimens intéressants :

 

an, en, in, on, un (in : à la mode)

are, ère, ire, öre, ure (öre : centime scandinave ; ure : bison d’Europe)

bâche, bêche, biche, boche, bûche

bâté, bête, bite, bote, buté (et byte)

batte, bette, bitte, botte, butte

brame, brème, brime, brome, brume

dames, dèmes, dîmes, dômes, dûmes (dème : nom des bourgs de l’Attique)

fasse, fesse, fisse, fosse, fusse

las, les, lis, los, lus (et lys ; los : louange)

mâche, mèche, miche, moche, muche (mucher : cacher)

male, mêle, mile, mole, mule

mare, mère, mire, more, mure (more : maure)

mat, met, mit, mot, mût (mût : subjonctif de mouvoir)

na, ne, ni, no, nu

pape, pépé, pipe, pope, pupe (la pupe est une sorte de chrysalide) 

pare, père, pire, pore, pure

pâte, pète, pite, pote, pute (pite : agave d’Amérique)

rats, rets, rits, rots, ruts (rit : rite)

sac, sec, sic, soc, suc

talle, telle, tille, tollé, tulle (talle : tige parasite ; tille : écorce)

vas, vés, vis, vos, vus ( : cale en bois)

 

Quelques-unes de ces séries métagramment aussi sur certains couples de voyelles intéressants comme EU, OI et OU (les autres digrammes vocaliques modifient trop le rythme de la série — ou pas assez : ainsi la suite construite sur MAS accueillera-t-elle avec bonheur MEUS, MOIS et MOUS, mais pas MAOS, MEOS ou MUAS – qui font deux syllabes –, ni MAIS, MIES ou MUES, lesquels ne se distinguent pas, à l’oreille, de MES, MIS et MUS).

Voici comment pourraient se prolonger certaines séries :

 

[B*CHE]    + bouche

[B*TE]     + boëte + boite + boute (boëte : appât)

[B*TTE]    + boëtte + boitte (boëtte = boitte = boëte)

[L*S]      + leus (leu : loup) + lois + luis (de luire)

[M*CHE]    + mouche

[M*LE]     + meule + moule

[M*RE]     + meure + moëre + moire (moëre : ancienne lagune)

[M*T]      + meut + moût

[P*PE]     + poupe

[P*RE]     + poire

[R*]       + roi

[T*LLE]    + teille (teille : écorce)

[V*]       + vois + vous

 

Les métagrammes ci-dessus mobilisent l’œil et l’oreille : l’œil pour la graphie du mot et l’oreille pour le rythme. En ne s’occupant que des sons et en élargissant la gamme des voyelles et des consonnes à toutes celles de l’Alphabet phonétique international (API), on trouve de nouvelles suites (le noyau a, e, i, o, u est toujours présent). Attention, écoutez :

 

Aima, aimé, émet, émit, émaux, ému, émeu, aimons, aimant

Âne, haine, in, aune, une

Art, ère, ire, or, hure, heure, hourd

As, esse, hisse, os, eussent, housse, once, anse

 

Bâche, bêche, biche, boche, bûche, bouche, banche

Balle, belle, bile, bol, bulle, boule

Bas, bée, baie, bille, beau, bu, bœufs, boue, bon, bain, banc

Basse, baisse, bis, boss, bus

Bras, braie, brille, broc, bru, brou, brun, brin, bran

Bâte, batte, bête, bite, botte, but, boute

 

Cale, quelle, kil, colle, khôl, cule, coule

Chat, chez, chai, chie, chaud, chu, chou, chant

 

Da, de, dé, dais, dis, dos, du, deux, doux, don, daim, dent

Dame, dème, dîme, dôme, dûmes, doum

Dan, daine, dîne, donne, dune

Dard, der, dire, dore, dure

Date, dette, dite, dote, dûtes, doute, dompte

 

Fa, fat, fée, fait, fi, faux, fût, feu, fou, fond, fin, faon

Face, fesse, fils, fosse, fusse, fonce

Far, fer, firent, fort, furent, four

Fate, fête, fîtes, faute, fûtes, foot, fonte, feinte, fente

 

Gras, gré, grès, gris, gros, grue, grain, grand

 

Happe, hep !, hip-hop, huppe, houppe, hampe

Hâte, êtes, hit, hotte, hôte, eûtes, août, honte, hante

Héla, ailé, hélait, élit, hello, élu, hélons, hélant.

 

Jale, gel, gille, geôle, jules, joule

 

La, las, le, lé, lait, lit, lot, lu, leu, loup, long, lin, lent

Latte, laite, lite, lotte, lutte, lente

 

Ma, mât, me, mais, mi, mot, mû, meut, mou, mon, main, ment

Mâche, mèche, miche, moche, muche, mouche, manche

Mal, mâle, mêle, mille, molle, môle, mule, meule, moule

Mare, mère, myrrhe, mort, mûre, meurt, mourre

Mas, masse, messe, miss, mos, musse, mousse, mons, mince, mense

Mate, mette, mythe, motte, mute, meute, monte, mainte, menthe

 

Na, ne, né, naît, ni, nô, nu, nœud, nous, non, nain

 

Pale, pâle, pèle, pile, pôle, pull, peuhl, poule

Pape, pep, pipe, pope, pupe, poupe, pompe

Pare, père, pire, porc, pure, peur, pour

Pas, paix, pis, pot, pu, peu, pou, pont, pin, paon

Passe, paisse, pisse, posse, puce, pouce, ponce, pince, pense

Patte, pâte, pète, pite, pote, pute, putt, ponte, pinte, pente

 

Ras, rat, ré, rets, riz, rhô, ru, roux, rond, rein, rang

Rade, raide, ride, rode, rôde, rude, ronde, rende

Rame, rhème, rime, rom, rhume

Rash, rêche, riche, roche, ruche, rush

 

Sa, ce, sait, ces, six, sot, su, ceux, sou, sain, sang

Sac, sec, sic, soc, suc, souk, cinq

Sar, cerf, cire, sort, sûr, sœur, sourd

Sas, cesse, six, sauce, suce, sens

 

Ta, tas, te, thé, tes, tee, tôt, tu, tout, ton, teint, taon

Tac, teck, tique, toque, tuc, touque, tank

Tape, tep, type, top, taupe, tempe

 

Va, vés, vêt, vie, veau, vu, veux, vous, vont, vin, vent.

 

Il ne s’agit plus, ci-dessus, de métagrammes stricts (paires de mots variant par une lettre seulement) mais de métagrammes phonétiques (paires de mots variant par un son seulement).

Voici un exemple d’une telle chaîne métagrammatique de sons : elle relie les lettres de l’alphabet (en gras) qui s’écrivent à l’aide de deux symboles API [B = b + é] :

 

B, C, D, ohé, off, F, if, hié, G, gît, haï, H, aÿ, J, qui, K, quai, hié, il, L, M, N, in, hié, P, pus, Q, camp, ahan, are, R, S, os, o, T, V.

 

X et Z (trois sons élémentaires) se relient ainsi :

 

X, axe, acre, aère, aède, Z.

 

W reste sur la touche avec ses sept sons accumulés !

[Les voyelles, quant à elles, se suivent banalement, sauf Y, autre paria : a, e, i, o, u...]

 

 

Jetons à présent une passerelle carrollienne entre lettres et chiffres et essayons, selon les deux techniques déjà vues, de passer d’un nombre à l’autre à l’oreille d’abord, par métagrammes stricts ensuite.

 

Considérons par exemple les nombres 7 et 16 : ils s’écrivent phonétiquement [t] et [z]. Le passage de l’un à l’autre est donc immédiat, un seul changement de son. À peine plus laborieux est le chemin de 7 à 20, lequel s’appuie sur sainte selon la suite phonétique s[è]t – s[in]t – v[in]t : on change bien un seul symbole phonétique à la fois.

 

Voici une petite exploration sonore des nombres les plus simples (1 est à part : constitué d’un son unique il ne peut se lier qu’à des nombres aussi étranges que e et i...) :

 

Nombres entiers qui s’écrivent avec deux symboles phonétiques :

2, 11, 100.

 

Nombres qui s’écrivent avec trois symboles phonétiques :

5, 6, 7, 8, 9, 10, 12, 15, 16, 20, 101, 1000.

 

Nombres qui s’écrivent avec quatre symboles :

0, 3, 4, 13, 30, 102, 111, 200, 500, 600, 800, 1001, 1100 (à lire onze cents).

 

Inutile d’aller plus loin, nous avons assez de matériel pour commencer à jouer. Comment relier 2 à 11 ? C’est simple, par dent, ahan et hase – soit : d[eu] – d[an] – a[an] – az – [on]z. Et 11 à 100 ? Par hase et ahan : [on]z — az – a[an] – s[an]

 

Les choses se corsent avec trois symboles. On relie :

 

5 à 6 par sikh ;

5 à 7 par sec (ou sainte) ;

5 à 8 par sikh, site ;

5 à 9 par singe, linge, lymphe, nymphe ;

5 à 10 par sikh, dyke ;

5 à 12 par sikh, dyke, disent ;

5 à 15 par sainte, quinte ;

5 à 16 par sec ;

5 à 20 par sainte, quinte ;

5 à 101 par sainte, sente ;

5 à 1000 par sikh, cil ;

 

6 à 7 par site (ou cesse) ;

6 à 8 par site ;

6 à 9 par vis, vif, veuf ;

6 à 10 est direct ;

6 à 12 par dix, douce ;

6 à 15 par sauce, causse, cause ;

6 à 16 par cesse ;

6 à 20 par visse, vite ;

6 à 101 par sens ;

6 à 1000 par miss (ou cil) ;

 

7 à 8 par site ;

7 à 9 par net, nef ;

7 à 10 par dette, dite ;

7 à 12 par dette, doute ;

7 à 15 par sainte, quinte ;

7 à 16 est direct ;

7 à 20 par sainte ;

7 à 101 par sente ;

7 à 1000 par site, mythe ;

 

8 à 9 par nit, nib, nimbe, nymphe ;

8 à 10 par dite ;

8 à 12 par dite, doute ;

8 à 15 par quitte, quinte ;

8 à 16 par site, sept ;

8 à 20 par vite ;

8 à 101 par site, sente ;

8 à 1000 par mythe (ou huile) ;

 

9 à 10 par veuf, vif, vis ;

9 à 12 par bœuf, bouffe, doufe ;

9 à 15 par bœuf, baffe, base, case ;

9 à 16 par nef, chef, chaise ;

9 à 20 par veuf, vif, vite ;

9 à 101 par veuf, vif, vite, vente, sente ;

9 à 1000 par veuf, vif, ville ;

 

10 à 12 par douce ;

10 à 15 par dite, quitte, quinte ;

10 à 16 par six, cesse ;

10 à 20 par visse, vite ;

10 à 101 par six, sens ;

10 à 1000 par miss ;

 

12 à 15 par couse ;

12 à 16 par bouse, baise ;

12 à 20 par doute, voûte ;

12 à 101 par douce, danse, sens ;

12 à 1000 par dise, mise ;

 

15 à 16 par quinte, quête, sept ;

15 à 20 par quinte ;

15 à 101 par quinte, sainte, sente ;

15 à 1000 par quinte, quitte, kil ;

 

16 à 20 par sept, site, sainte ;

16 à 101 par sève, sanve ;

16 à 1000 par sel, cil ;

 

20 à 101 par sainte, sente ;

20 à 1000 par vite, ville ;

 

101 à 1000 par sente, menthe, mythe.

 

La succession des nombres à trois symboles se parcourra donc ainsi :

 

5, sikh, 6, cesse, 7, site, 8, nit, nib, nimbe, nymphe, 9, veuf, vif, visse, 10, douce, 12, couse, 15, cause, chose, chaise, 16, fez, fête, feinte, 20, sainte, sente, 101, sens, six, cil, 1000...

 

Ferez-vous plus court ?

 

Pour les nombres à quatre symboles, les maillons de la chaîne sont plus nombreux :

 

0, pérot, peso, paisseau, peste, piste, schiste, chiite, schlitte, élite, hélice, clisse, classe, crasse, trace, trousse, troua, 3, croix, kawa, capa, câpre, 4, cadre, câble, sable, Sahel, ciel, siège, piège, pièze, biaise, braise, 13, traite, 30, etc.

 

Mais on peut aussi passer d’un nombre à l’autre de manière traditionnelle. Voici comment relier dans l’ordre (presque) tous les nombres de quatre lettres :

 

DEUX – feux – feue – fêle – cèle – cène – ciné – CINQ – ciné – cène – séné – sent – SEPT – sert – sort – soit – suit – HUIT – suit – suif – surf – serf – nerf – NEUF – veuf – veut – meut – moût – moue – mode – iode – inde – onde – ONZE – onde – inde – iode – code – cône – cène – CENT.

 

Ferez-vous plus court ? Parviendrez-vous à inclure ZÉRO, seul nombre en quatre lettres absent ici ? Trouverez-vous à relier TROIS – DOUZE – SEIZE – VINGT – MILLE de manière économique ? Réponse au prochain chapitre. Le script PHP suivant, de Nicolas Graner toujours, permet d’automatiser la recherche.

 

Jean-Marc Falcoz a proposé en avril 2008 sur la liste Oulipo, la notion de voyage carrollien : retrouvez-là ici, c’est très astucieux !

 

 

Essayons à présent d’impliquer tout l’alphabet dans une échelle carrollienne. Il s’agit en fait de marier le métagramme au pangramme de la façon la plus économique possible. Le pangramme est un énoncé qui contient au moins une fois toutes les lettres de l’alphabet – comme le célèbre : « Portez ce whisky vieux au juge blond qui fume » (nous lui consacrons un chapitre ici). 

 

L’échelle minimum comporte 26 barreaux – car on ne peut changer qu’une lettre à chaque étape. Chaque barreau ne fait qu’une lettre ci-dessous, ce qui n’est pas formidablement intéressant :

 

a – b – c – d – e – f – g – h – i – j – k – l – m – n – o – p – q – r – s – t – u – v – w – x – y – z

 

Est-il possible de n’utiliser que des barreaux de deux lettres ? Non : la lettre Q a besoin de plus d’espace.

 

Voici, pour fixer les idées, une échelle métagrammo-pangrammatique anglaise record (24 mots, 72 caractères, toutes les lettres de l’alphabet présentes à un exemplaire au moins) :

 

Quo – duo – dug – bug – mug – jug – jig – fig – fin – kin – sin – sip – zip – hip – lip – lap – lax – wax – way – war – ear – car – cat – vat.

 

Même réalisation en italien (où l’alphabet ne fait que 21 lettres – mais il doit y avoir moyen de faire mieux car le mot Dio n’apporte aucun changement de lettre) :

 

Che – chi – cui – lui – qui – quo – tuo – duo – dio – bio – pio – rio – miomiagià – via – ziasia – sin – fin.

 

Voici, pour la langue française, le résultat des auteurs, assez fiers d’avoir réussi à placer un A central sur tous les barreaux :

 

wax – fax – fan – dan – han – jan – kan – pan – ban – bau – eau – vau – vas – mas – mac – mai – mal – mao – mat – qat – rat – raz – gaz – gay.

 

Tous les mots ci-dessus sont attestés comme il se doit dans le Robert ou le Larousse.

 

 

Vous n’êtes pas lassés encore des métagrammes ? Voici la carte de l’Oulipolitain telle que conçue par Daniel Lehman sur le tracé des lignes du métro parisien : on va d’une station à la suivante en changeant simplement une lettre au nom de la station. Et aucun nom de station ne revient deux fois, bien sûr.

 

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Chapitre précédent : il y a quinze T dans 331 331 331 et trois Z dans 11 001 111 [onze millions onze cent onze, il fallait penser l’écrire comme ça — ce nombre étant plus petit que 11 011 011 (onze millions onze mille onze) auquel beaucoup auront pensé !].

 

Classement alphabétique des nombres de zéro à un milliard, fin de la liste : 23 023 323 – 23 023 001 puis les finales 020 - 025 - 022 - 021 - 028 - 029 - 024 - 027 - 026 – 023. Dernier de la liste : zéro !

 

Dernier romain : XXXVIII.

 

Quant à 711 899, c’est le premier nombre à présenter 21 lettres différentes — 494 494, lui, étant long de cent lettres !

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Chapitre suivant, ici.

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